Suite de l'article Un travail en profondeur 1/2
Ces 12 dernières années ont été marquées par une grande instabilité au PSG, entraîneurs, présidents, actionnaires, joueurs et staffs techniques se sont succédés, les saisons se suivant, mais ne se ressemblant pas… En témoigne tout d’abord le classement du Paris Saint-Germain depuis 98/99 (voir graphique en première image) ; on remarque que le PSG était tantôt bien classé, puis se retrouvait dans le ventre mou, allant jusqu’à jouer le maintien deux années de suite.
Colony Capital ou l’art du contre-pied…
Alors que tout le monde sait qu’au PSG ce sont les résultats qui comptent, Colony Capital annonce d’emblée qu’il ne débloquera pas de fonds pour le recrutement, son objectif premier étant de stabiliser le club financièrement, mais aussi sportivement. Malgré des résultats décevants, Colony maintient Guy Lacombe dans sa fonction d’entraîneur. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les débuts de Colony ne furent pas des plus calmes. Tout le monde se souvient de l’affaire Dhorasso, ou encore de la mort de Julien Quemener (RIP) après le match contre l’Hapoël Tel Aviv. Guy Lacombe est finalement licencié en janvier 2007 sous la pression des supporters, et remplacé par Paul Le Guen, qui luttera pour le maintien et finira 15ème de Ligue 1. Le PSG ayant un effectif réduit à cause de la politique des actionnaires, Guy Lacombe et Paul Le Guen lancèrent dans le grand bain la génération dorée du centre de formation. La saison suivante fut marquée par une nouvelle lutte pour le maintien, qui ne sera acquis qu’à la dernière journée et une victoire à Sochaux grâce à un doublé de Diané. Cette saison montre bien un PSG nouveau, où quelques jeunes issus du centre de formation démontrèrent leur qualités (Chantôme, Sakho), mais surtout, la stabilité est de mise puisque Paul Le Guen est maintenu en dépit d’une deuxième saison à jouer le bas du classement. Le PSG remportera tout de même la Coupe de la Ligue, puis s’inclinera en finale de la Coupe de France contre Lyon, avec l’image forte d’un Pauleta en larmes, annonçant sa retraite et remerciant les supporters parisiens qui le lui rendaient bien.
Après deux saisons catastrophiques sur le plan sportif, Alain Cayzac démissionne de la présidence du PSG et est remplacé par Charles Villeneuve, qui apporte un nouveau souffle au Paris Saint-Germain. Pour accompagner la jeune garde florissante du club de la capitale, Charles Villeneuve fait jouer ses relations pour faire venir Makélélé et Giuly au PSG, qui enregistre également l’arrivée de joueurs prometteurs de L1 que sont Guillaume Hoarau et Stéphane Sessègnon. Mais pour Colony Capital, Villeneuve avait les yeux plus gros que le ventre et même si les supporters l’appréciaient, il fut rapidement licencié après la divulgation d’une lettre dans la presse, où il accusait clairement Colony Capital ne pas mettre des moyens à la hauteur de ce club. Le PSG finira la saison à une honorable 6ème place et se sera même longtemps battu pour une place en Ligue des Champions, avant de s'écrouler en fin de saison. Il atteint également les quarts de finale de la coupe de l’UEFA, s’inclinant face au Dynamo de Kiev. La fin de la saison sera marquée par la révolte de Jérôme Rothen, très attaché à Charles Villeneuve, qui n’hésita pas à attaquer Colony Capital sur la place publique. Un épisode qui marqua la fin de son aventure parisienne.
A l’issue de cette saison, Paul Le Guen laissa sa place à son ami Antoine Kombouaré. Alors que l’on note une stabilité rare dans l’effectif parisien depuis maintenant 2/3 ans, et que l’ossature du groupe s’est même renforcée, la saison du PSG sera mitigée. D’abord présent dans la première partie du tableau, le PSG ne pouvant lutter pour une place en Ligue des champions se désintéressa petit à petit du championnat, pour se concentrer sur la Coupe de France afin d’obtenir une place en coupe d’Europe. Le club remporta la Coupe de France et terminera à une anecdotique 13ème place, qui ne reflète pas le niveau de l’effectif. La saison sera cependant frappée par de violents affrontements entre supporters parisiens lors de PSG/OM qui conduisirent à la mort d’un membre de la tribune Boulogne (RIP Yann Lorence). Face à cette violence et à la pression du ministère, le président Robin Leproux dû prendre des mesures peu populaires, avec notamment la suppression des abonnements. Cette année, le groupe s’est encore renforcé et l’ossature est restée la même. De plus, les cas épineux qui auraient pu plonger le PSG dans la crise semblent bien gérés en interne. Paradoxalement, alors que les supporters du PSG manquent à l’appel, l’équipe enchaîne les bonnes performances et se retrouve actuellement deuxième du championnat, ainsi qu'encore en course dans toutes les compétitions.
Les bienfaits du centre de formation
Pendant longtemps, le centre de formation du PSG avait la réputation de laisser échapper les perles rares se présentant à lui, comme Eto’o, Trezeguet, Diaby ou autres Ben Arfa… Mais ces dernières années, les efforts consentis par Colony Capital pour rénover le Camp des Loges, ainsi que le travail réalisé par le responsable du centre de formation Bertrand Reuzeau, portent leurs fruits. Depuis près de 6 ans, les jeunes joueurs du Paris Saint-Germain réalisent de beaux parcours en U17 et U19 nationaux (anciennement 16 ans et 18 ans nationaux) et atteignent régulièrement les phases finales du championnat de France. Clément Chantôme et Mamadou Sakho faisaient d’ailleurs parti de ces joueurs ayant remporté le titre de champion de France -18 ans en 2006, et la saison dernière les U19 remportaient également le titre national. Cela faisait bien longtemps que de jeunes joueurs prometteurs n’avaient pas réussi à percer au sein de l’effectif professionnel, et aujourd’hui les Sakho, Ngog, Chantôme et autres Mulumbu sont la fierté des supporters parisiens. A noter également que le centre de formation du PSG est classé 11ème centre en 2010, mais il est le centre de formation le mieux représenté dans les équipes nationales françaises avec près de 28 joueurs sélectionnés toutes catégories confondues. La réussite du centre de formation du PSG, et la capacité de l’équipe première a conserver les joueurs qui y sont formés, n’est pas étrangère aux bons résultats de l’équipe première, en espérant que le titre acquis par Sakho et Chantôme en jeunes soit annonciateur d’un titre national professionnel attendu depuis 1994.
Longtemps, le PSG se trouvait dans une instabilité qui nuisait au développement du club. Malgré des mesures totalement impopulaires, Colony Capital a le mérite d’avoir réinstauré une certaine stabilité financière et sportive* au sein du club. Toutefois, les rumeurs qui planent autour d’une éventuelle revente du club montre que cet équilibre reste fragile, et que le club peut à tout moment plonger dans une nouvelle crise. Mais pour l’heure place à la victoire.
* Paul Le Guen et Kombouaré comptent près de 200 matchs à la tête du PSG quand leurs 3 prédécesseurs en comptaient 170. De même la longévité de certains joueurs comme Armand, Clément et Camara attestent de cette stabilité.