LMDPSG (re)lance la rubrique Joueur de Légende. Chaque semaine, découvrez le portrait d'un ancien joueur du PSG qui a marqué l'histoire du club.
Acteur majeur des grandes années parisiennes entre 1992 et 1995, El Magnifico reste aujourd’hui encore l’un des « chouchous » historiques du Parc, et mérite son statut de joueur de légende du PSG.
Début de carrière :
Varois d’origine, il n’est pas retenu par le centre de formation de l’OGC Nice à cause de son petit gabarit. C’est sous les couleurs du club phare de son département, le Sporting de Toulon, qu’il effectue ses premiers pas dans l’élite, à seulement 18 ans. Il est ensuite titularisé pour la première fois par son entraîneur Christian Dalger en Décembre 1985 à Bordeaux, face aux Giresse, Tigana ou Battiston, stars de l’équipe de France de l’époque. Il enchaîne par la suite les bonnes performances malgré son jeune âge. Il gagne la confiance de son club, qui le fait jouer la quasi totalité des matchs retour de la saison. L’exercice suivant est sa première saison pleine. Malgré une année compliquée pour le club, il est sélectionné en équipe de France espoirs en fin de saison lors du tournoi de Toulon. Devenu incontournable dans l’équipe dorénavant entraînée par Rolland Courbis, il est l’un des grands artisans de la 5ème place en championnat des Varois en 1988.
Trois ans après ses grands débuts en D1, il signe pour la première fois dans un club parisien : le Matra Racing. L’équipe entraînée par Artur Jorge est ambitieuse, avec notamment les internationaux Luis Fernandez et Maxime Bossis, mais aussi la star uruguayenne Enzo Francescoli. Mais la saison s’avère plus compliquée que prévu, et l’actionnaire principal se désengage en 1989. Toutes les vedettes du club plient alors bagage, et Ginola devient tête d’affiche d’un Racing fortement rajeuni. En 1990, malgré une finale de Coupe de France (perdue face à Montpellier), le club est relégué sportivement en D2, et administrativement en D3.
Ginola est alors transféré à Brest, dans un effectif alliant jeunesse et expérience. Il parvient à se mettre en valeur, et est appelé pour la première fois en équipe de France A par Michel Platini. Si le club breton fait une saison correcte, terminant à une honorable 11ème place en championnat, ses graves difficultés financières l’amènent à être relégué en D2. Ginola reste au club jusqu’à la mi-saison suivante, le temps d’être recruté au mercato d’hiver par… le Paris Saint-Germain !
L'aventure parisienne :
Ginola débarque en Janvier 1992 au PSG avec le statut de grand espoir du football français. Il retrouve dans la capitale son ancien coach au Matra, le Portugais Artur Jorge. Le club parisien, fraichement, racheté par Canal +, termine à une très bonne 3ème place en D1, se qualifiant pour la Coupe UEFA.
La saison suivante, il est rejoint par de vieilles connaissances que sont Bernard Lama (ex Brest) et Vincent Guérin (ex Matra). Il est également rappelé en Bleus par le nouveau sélectionneur Gérard Houllier, en vue des qualifications pour la Coupe du Monde 1994. Paris réalise une grande saison, en terminant dauphin de l’OM, mais décroche la Coupe de France face à Nantes. Ginola remporte alors son premier titre en club. En Europe, les Franciliens atteignent les demi-finales, en s’inclinant face à la Juventus, après avoir sorti le grand Real, notamment lors d’un match retour d’anthologie au Parc, où Ginola marque un but somptueux. Il s’impose alors comme l’un des leaders techniques et physiques sur le terrain, et ne tarde pas à se faire adopter par les supporters.
Lors de l’exercice suivant, le PSG semble imbattable. Leader en D1 dès le mois d’octobre, il ne lâchera plus jamais sa première place. Sur la scène continentale, le club parvient une nouvelle fois jusqu’en demi-finale, cette fois-ci en C2. Arsenal en sera son bourreau. Ginola est même sacré meilleur joueur de D1, mais il ne connaît pas la même réussite en équipe de France. Rarement titulaire malgré son statut d’intouchable en club, il clame haut et fort son mal être en Bleu, notamment à quelques jours du match décisif pour la qualification en Coupe du Monde, face à la Bulgarie. Mis sur le banc par Gérard Houllier, il rentre à 20 minutes de la fin du match, alors que le score de 1-1 est favorable à la France. Durant les arrêts de jeu, Ginola rate un centre, qui amène le second but bulgare suite à un contre fulgurant. La France est éliminée. Le coupable est tout désigné par le sélectionneur, ce sera Ginola ! Et même s’il continue d’être appelé par la suite de façon sporadique par Aimé Jacquet, la carrière internationale du Varois ne se remettra jamais vraiment de cet épisode douloureux.
En 1994, le titre en poche, Paris fait donc son grand retour en Ligue des Champions. Les joueurs de Luis Fernandez, fraichement nommé, sont intraitables en phase de groupes, signant 6 victoires en autant de rencontres. En Quart de finale, c’est l’ogre barcelonais qui se dresse sur la route des Rouges et Bleus. Ginola et Weah sont étincelants, et le PSG passe en Demi-finales, où il se fera éliminer par le grand Milan. C’est à cette époque que le Varois y glane le surnom d’El Magnifico, en référence à ses performances impressionnantes contre les formations ibériques. En France, Ginola réalise une saison moins aboutie que la précédente sur un plan personnel, mais parvient tout de même à décrocher un doublé Coupe de France/Coupe de la Ligue. Ce sont les derniers titres de l’attaquant sous le maillot parisien, puisqu’il s’engage contre toute attente durant l’intersaison pour le club anglais de Newcastle, bien qu’annoncé chez des cadors, tels que le Barça et le Bayern.
Sa carrière à l’étranger :
La première saison de Ginola chez les Magpies est remarquable. Agé de 28 ans, le Varois semble en pleine possession de ses moyens. Il enchaîne les performances de haut vol, et Newcastle est en passe de remporter la Premier League. Mais le club du nord de l’Angleterre s’écroule en fin d’exercice, et se fait doubler par le Manchester de Cantona. La saison suivante, Ginola ne s’entend pas avec son nouvel entraîneur, Kenny Dalglish. Il demande d’ailleurs lui-même à être placé sur la liste des transferts dès le mois de Mars 1997, alors que le club se porte bien en championnat.
Il quitte durant l’été Newcastle, pour rejoindre le club de Tottenham, à Londres. L’équipe est moins huppée, mais l’attaquant y retrouve à l’âge de 30 ans une seconde jeunesse. N’empêchant pas les Spurs de végéter en milieu de tableau, il est tout de même l’auteur de bonnes prestations et de buts spectaculaires, le couronnant meilleur joueur du championnat en 1999.
Durant l’été 2000, il se fâche une nouvelle fois avec son entraîneur, et quitte Londres pour rejoindre Birmingham et Aston Villa. Il est alors de moins en moins utilisé, et ne trouve que trop rarement le chemin des filets. Il tente alors de relancer tant bien que mal sa carrière sur le déclin, en s’engageant pour quelques mois à Everton, début 2002. Son bilan est maigre : 5 matchs joués, pour aucun but inscrit. Sans club à la fin de son contrat, à plus de 35 ans, David Ginola décide de mettre un terme à sa carrière, après 17 ans au plus haut niveau.
Après son retrait des terrains, David Ginola se dirige vers une carrière d’acteur. Il est aujourd’hui dans le milieu du journalisme sportif, ayant rejoint le service des sports de Canal + en Novembre 2013.
Palmarès & récompenses personnelles :
Avec le Matra Racing:
⓺ Finaliste de la Coupe de France en 1990
Avec le PSG :
⓺ Champion de France D1 en 1994
⓺ Vice-champion de France D1 en 1993
⓺ Vainqueur de la Coupe de France en 1993 et 1995
⓺ Vainqueur de la Coupe de la Ligue en 1995
⓺ Joueur français de l’année 1993 (France Football)
Avec Tottenham :
⓺ Vainqueur de la League Cup en 1999
⓺ Meilleur joueur de Premier League en 1999
En Sélection :
⓺ 17 sélections (3 buts) en équipe de France entre 1990 et 1995
⓺ Vainqueur et meilleur buteur de la Coupe Kirin en 1994
Adulé pour son élégance et sa technique dans tous les clubs dans lesquels il est passé, mais incompris, voire détesté sous le maillot des Bleus. Telle est la synthèse que l’on pourrait faire de la carrière de David Ginola. Quoi qu’il arrive, plus de 10 ans après la fin de sa carrière, il reste l’un des symboles de cette génération parisienne dorée, championne de France en 1994, et compétitive chaque saison sur la scène européenne.