Connu pour son sens aiguisé des critiques, Pierre Ménès, le chroniqueur de
est revenu sur les interrogations de ces soi-disant "Specialistes" du football français sur la venue de Yohan Cabaye au Paris SG

« Nous vivons quand même dans un drôle de pays de foot. Ou plutôt de non-foot. Après un suspense insoutenable d’un mois, Yohan Cabaye est donc devenu la recrue parisienne de ce mercato hivernal. Jusqu’ici, tout va bien. Mais ce sont les réactions que cette arrivée a suscitées qui m’ont sidéré.
Pour faire court, un joueur français, qui file à Newcastle, est un mercenaire qui va s’enterrer dans le nord tout moisi de l’Angleterre. Mais lorsqu’un joueur quitte Newcastle pour revenir en Ligue 1 (on en a tellement des bons joueurs) pour intégrer un effectif à haute concurrence, ça ne va pas non plus. J’ai lu des questions ahurissantes. Cabaye va-t-il faire banquette ? Qui va sauter au milieu de terrain ? Le groupe ne va-t-il pas exploser ? Mais ces spécialistes à deux balles ont-ils déjà vu les effectifs au milieu du FC Barcelone, du Bayern Munich, de Chelsea ou encore d’Arsenal ? Le PSG joue avec trois milieux sous l’ère Laurent Blanc. Ils sont quatre avec le jeune, mais talentueux, Adrien Rabiot. Cabaye peut jouer à tous les postes du triangle parisien, suppléer les nombreuses suspensions de Marco Verratti, permettre à Blaise Matuidi de souffler ou à Thiago Motta de s’économiser.
Et rien n’indique que Blanc n’optera pas pour un milieu à quatre dans les grands matchs de Ligue des champions ou à Monaco en championnat la semaine prochaine, Edinson Cavani pouvant ainsi jouer dans l’axe au côté de Zlatan Ibrahimovic. Le PSG n’a pas besoin de Cabaye pour être champion. Il sera sûrement plus qu’utile pour les rencontres européennes qui restent l’objectif principal du projet parisien. Et pour tout vous dire, je trouve toutes ces remarques plus que désobligeantes envers Yohan Cabaye. A croire que tout le monde a déjà oublié sa prestation avec l’équipe de France contre l’Ukraine lors du barrage retour du Mondial 2014. Ou alors, c’est parce qu’il est bien habillé et qu’il n’a pas de crête. »