Giannelli Imbula est un titi du PSG qui éclôt à l'OM. Retour sur son parcours à travers un intéressant dossier du Parisien.
Originaire d'Argenteuil dans le Val-d'Oise, Giannelli Imbula entre au centre de formation du PSG de Conflans (Yvelines), un centre qui le connaît déjà. « On connaissait son pied gauche dans la région, sourit Jordan Gèle, son grand pote du PSG, joueur à Compiègne (CFA 2). L'intégration a été rapide. » Jordan ajoute, se remémorant un match pour la troisième place contre Valence pour un tournoi en Espagne. « Il élimine deux joueurs, il frappe, au-dessus. Bis repetita, quelques minutes plus tard, il se fait gueuler dessus. Qu'importe, il tente, une troisième fois, met cette fois le ballon en pleine lucarne et célèbre son but un doigt sur la bouche. Voilà qui est Gian, un mec qui croit en ses qualités. » Flore, sa mère, ajoute : « Il est cash, direct. N'allez pas lui demander de jouer les hypocrites ! ».
Mais la suite sera moins rose. L'entraîneur de l'époque, Christian Mas, est promu avec le groupe professionnel. L'équipe ne s'en remettra pas et une bonne partie des joueurs quitte l'effectif. « Cela a été une séparation à l'amiable, pas un coup d'arrêt, confie le discret Imbula. Ce qui me gênait vraiment, c'est la fin de notre bande de copains.»
De retour au Racing 92, le club de Colombes. « J'étais fier qu'il aille au PSG, ça m'a surpris qu'ils ne l'aient pas gardé, explique Kevin Eyango, son équipier de l'époque. Revenir au Racing n'a pas été facile, il a joué un temps en équipe B, il a dû refaire ses gammes. » Imbula l'assure : « La direction dit aujourd'hui être fière de moi mais, à l'époque, je n'étais pas vraiment désiré. »
Romuald Mahon, l'un de ses entraîneurs au Racing 92 explique le joueur qu'était Imbula à l'époque. « Il avait surtout des facilités techniques, sourit Mahon. Comme aujourd'hui, il aimait bien toucher le ballon, on lui a appris à le donner dans la dernière zone. » Avec Julien Blanc (fils d'un ancien joueur de rugby du Racing, et de Kevin, une bande d'amis se crée. « On enchaînait les 5 contre 5 ou les 7 contre 7, se souvient le milieu de l'OM. On écoutait Rohff ou Booba. » Kevin évoque des après-midi shopping « pour acheter des fringues ». Un joueur pas trop basé sur le matériel, contrairement à la plupart des joueurs de son âge « Comme toute notre famille ! » précise Flore. Quand le journalise du Parisien lui demande s'ils quitterons leur appartement du rez-de-chaussée à Argentueil, la matriarche ne comprend pas : « Mais pourquoi ? Je peux laisser les fenêtres ouvertes, il ne se passera rien, nous maîtrisons cet environnement ! Et les amis ont partagé nos joies comme nos peines depuis notre installation. »
Son frère Olivier est décédé d'une malade du sang. Etant né le 25 juin 1984, le numéro 25 suit partout Giannelli Imbula. Maillot de numéro, tatouage sur le bras, le jeune milieu a eu du mal à faire le deuil. « Il avait du mal à se remettre de la mort de son frère et à reprendre le cours de sa vie, alors je l'ai emmené au cimetière un an après, et nous lui avons dit au revoir une dernière fois », avoue son père, Willy Ndangi.
Un nouveau malheur frappe la famille quand le petit frère Stéphane, 11 ans, se fait percuté par une voiture en sortant du bus. « Il a volé sur 11 m, il est resté cinq jours dans le coma à l'hôpital Necker ». Mais Stéphane est un rescapé. Licencié de son travail à la boulangerie pour être restée trop longtemps au chevet de son fils, sa mère raconte que les médecins prédisaient, après cinq jours de coma, trois ans de fauteuil roulant. 3 mois après, il était de retour sur les terrains d'Argentueil. Quatre ans plus tard, Stéphane est l'actuel attaquant du Racing. « Je ne suis pas surpris de le revoir à ce niveau, il est costaud mentalement, c'est un peu de famille, dit Imbula. Cela me fait plaisir, mais je serai fier de lui quand sa carrière prendra un tour concret. »
Dimanche, Giannelli Imbula sera de retour à Paris, face à ses amis supporters de Paris. Trois jours plus tard, ce sera au tour du petit frère d'affronter Paris pour un match Racing – PSG.