La puissance de Blaise Matuidi

  • Publié : 24 décembre 2022 à 16:47
  • Dernière modification : 24 octobre 2023 à 11:48
Sans club depuis un an, Blaise Matuidi a annoncé la fin de sa carrière professionnelle. Retour sur le brillant parcours de l'ancien milieu de terrain parisien.

Il est peut-être l'un des joueurs les plus sous-côtés de ces dernières années. En effet, souvent sous-estimé à cause de sa technique peu élégante, Blaise Matuidi a pourtant accompli beaucoup de choses durant une carrière qui s'est étalée de 2004 à début 2022.

 

Formé à Troyes et disputant ses premiers matchs avec l'ESTAC, c'est à Saint-Etienne que “Blaisou” va se révéler au haut niveau. Elément essentiel du dispositif de Christophe Galtier, Matuidi rejoint alors le PSG contre 10 millions d'euros, et fait ainsi partie de la première vague d'arrivée sous QSI (Pastore, Sirigu, Ménez, Lugano, etc).

 

A Paris, c'est l'explosion. Gêné par des blessures lors des 6 premiers mois, le natif de Toulouse devient un homme de confiance de Carlo Ancelotti, qui le titularise aux côtés de Thiago Motta et Mohamed Sissoko. Mais si on se rappelle de Blaise Matuidi au Parc des Princes, c'est bien entendu avant tout pour le trio qu'il a formé avec le même Motta et Marco Verratti entre 2013 et 2016.

 

Avec l'ancien barcelonais dans le rôle de regista, et la nouvelle pépite du football italien régalant dans les petits espaces, Matuidi devient un vrai box-to-box. Si ses capacités de récupération du ballon ont toujours été sa force, celui que l'on surnomme la “Pieuvre” se révèle être aussi un très bon perforateur, capable d'apporter le surnombre dans le camp adverse. 

 

Ce milieu à 3 a fait le succès du Paris Saint-Germain de Laurent Blanc et notre équipe n'a jamais autant maîtrisé son sujet qu'à cette époque. Il n'y a que depuis l'arrivée de Vitinha l'été dernier (dans un style totalement différent bien sûr) que l'on retrouve un semblant de ce contrôle. Ce côté offensif s'est d'ailleurs matérialisé par de superbes réalisations, comme cette clim' infligée à l'Olympique de Marseille dans son Stade Vélodrome en avril 2015. Mais pas que.

 

En parallèle, “Matuidi Charo”, en référence à sa danse de célébration popularisée par le rappeur Niska, devient également essentiel en équipe de France. Appelé pour la première fois en 2010 par…Laurent Blanc, le milieu relayeur ne sortira plus jamais du Onze-Type avec l'intronisation de Didier Deschamps en 2012. L'exemple le plus frappant de l'importance de Matuidi en Bleu ? Sa mise au ban (ainsi qu'Olivier Giroud) lors du premier match de Coupe du monde 2018 face à l'Australie. Insatisfait par la performance de Corentin Tolisso, Deschamps règle très vite la mire et remet Blaise titulaire, dans un rôle de faux milieu gauche afin de gêner les relances adverses. Au bout, le titre de champion du monde.

 

Mis en concurrence avec Adrien Rabiot sous Unai Emery, et probablement à la recherche d'un nouveau challenge à l'âge de 30 ans, Blaise Matuidi s'engage avec la Juventus Turin à la fin de l'été 2017. En Italie, Matuidi fait du Matuidi, mettant sur le banc des joueurs a priori plus talentueux que lui (Khedira, Marchisio, etc) et remportant d'importants trophées. Mais pas la Ligue des Champions.

 

Car c'est probablement le plus gros trophée qui manque au palmarès du Blaise, sans compter un Euro frôlé en 2016 avec la sélection. Sa carte de visite reste tout de même énorme, avec, pour ce qui nous intéresse ici, 295 apparitions sous le maillot parisien, 33 buts inscrits, 5 titres de Champion, 3 Coupes de France, 4 Coupes de la Ligue et 3 Trophées des Champions. En Bleu, c'est 84 capes et 9 buts.

 

En pré-retraite avec l'Inter Miami de David Beckham depuis 2020, Matuidi ne jouait plus depuis le début de l'année, davantage tourné vers une reconversion. C'est ce vendredi 23 décembre qu'il a annoncé sur ses réseaux sociaux mettre un terme à sa carrière de footballeur. Alors bon vent Blaise, et merci pour tout.