L'Équipe de France ou le miracle permanent
- Publié : 6 juillet 2024 à 06:43
- Dernière modification : 6 juillet 2024 à 08:48
En 2016, le Portugal avait remporté l'Euro se disputant en France en ne remportant qu'un match durant le temps réglementaire, c'était face au Pays de Galles en demi-finales (2-0). La Seleçao das Quinas s'est faite sortir de l'édition 2024 ce vendredi soir par une équipe qui pourrait être sacrée sans avoir inscrit le moindre but dans le jeu. En effet, qualifiés pour les demi-finales du tournoi allemand, les Bleus ne comptabilisent que 3 réalisations au compteur : deux CSC (Autriche & Belgique) et un penalty (Mbappé contre la Pologne).
Kolo Muani n'a pas plus apporté que M.Thuram
Alors que le 4-4-2 en losange contre la Belgique n'avait été qu'intox (voir article), Didier Deschamps l'a cette fois bel et bien aligné, avec Antoine Griezmann derrière le duo Randal Kolo Muani-Kylian Mbappé. Autre modification, la titularisation d'Eduardo Camavinga à la place d'un Adrien Rabiot suspendu. Mais vous connaissez d'ores et déjà la suite... Le système fut changé, les hommes quelque peu aussi, mais l'animation resta la même : à savoir le zéro risque permanent.
Hormis une frappe lointaine de Théo Hernandez repoussée par Diogo Costa (20e) et quelques incursions portugaises, la première mi-temps n'a rien eu d'excitant. Héros chanceux du 8e de finale face aux Diables Rouges, notre parisien Kolo Muani ne s'est pas montré plus à son avantage que l'avait été Marcus Thuram lors des premières sorties. Même si... (voir ci-dessous).
Montée en puissance mais toujours le néant comptable
Le second acte fut le théâtre d'un spectacle un peu plus agréable. "Agréable" qui aurait pu tourner au désagréable sans un grand Mike Maignan dans la cage tricolore. Le portier du Milan AC a en effet été grandiose à deux reprises. Tout d'abord sur la frappe parfaitement croisée de Bruno Fernandes (60e), puis en étant l'auteur d'un double arrêt au détriment de Vitinha et Cristiano Ronaldo (63e).
Après cette séquence, les Bleus eurent les occasions de crucifier les Lusitaniens, mais ni Kolo Muani (65e, dans une action qui ramena 67 millions de Français au Qatar en 2022, avec Ruben Dias dans le rôle d'Emiliano Martinez), ni Camavinga (69e) ne trouvèrent la faille. Entré à la 66e à la place d'un Griezmann qui passe toujours au travers de sa compétition, Ousmane Dembélé dynamita quelque peu l'attaque hexagonale. Malheureusement, la frappe de "Dembouz" à la 73e fui elle aussi les bois adverses.
Des tirs-au-but qui portent bien leur nom
La fin de match retombant dans un faux rythme, il fallut attendre la prolongation pour avoir quelques actions à se mettre sous la dent. Si l'entrée de Bradley Barcola (105e, à la place de Mbappé) démontra une nouvelle fois tout ce que peut apporter le Rouge et Bleu à cette sélection ; ce sont les Portugais qui ont encore été les plus dangereux. Mais CR7 gâcha totalement l'offrande de Conceiçao (92e), Upamecano fut à son tour l'auteur d'un tacle salvateur (102e) et Nuno Mendes ne frappa pas assez fort pour inquiéter Maignan (120e).
Les deux équipes ont donc dû se départager aux tirs-au-but. Se répendant dans la presse ces derniers mois pour dire que les "pénos" n'étaient qu'une loterie, on sait que Deschamps les a cette fois fait travailler à ses joueurs. Le résultat parle pour lui : 5/5 aux tentatives (Dembélé, Fofana, Koundé, Barcola et Hernandez) et un Diogo Costa qui ne put reproduire le même fantastique exploit que face à la Slovénie. En mettant sur le poteau le troisième tir portugais, Joao Félix permit à la France de remporter sa première séance depuis le quart de finale du Mondial 1998 (VS Italie).
Mauvaise série stoppée donc et qualification pour les demies validée. On serait tenté de conclure ce papier par el famoso "il faudra montrer autre chose au prochain tour pour espérer aller plus loin dans la compétition". Sauf que contre une Espagne qui pratique le plus beau football du tournoi, il faudra réellement hausser le niveau de jeu. Quoique, opposée à une équipe bien plus offensive que ses précédents adversaires, les Bleus se montreront peut-être sous leur meilleur jour : celui de la transition. Espérons-le en tout cas.