Depuis samedi soir, il ny en a que pour elle. Cette fameuse banderole insultante déployée dans le virage parisien après légalisation et à lorigine de la foudre des Lensois. Côté PSG, on appelle à la raison.
Au lendemain de la victoire du PSG, on ne devrait parler que de ça : le troisième succès des Parisiens en Coupe de la Ligue. Pourtant, il nest question que de deux sujets : larbitrage de Monsieur Duhamel dans les arrêts de jeu et davantage encore cette fameuse banderole longue de soixante mètres (!) déployée par des membres du Kop Boulogne quelques secondes après légalisation lensoise. « Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Chtis. » Le message, scandaleux, a de quoi choquer. Ce nest donc pas pour rien si cette banderole, que les supporters parisiens concernés ont été contraints de replier rapidement, a pris la vedette sur le déroulement sportif du match. Une fois de plus serait-on tenté de dire…
Car cest devenu une habitude à Paris. Que le PSG brille ou ne brille pas, il faut toujours que des événements extra-sportifs prennent le pas sur les résultats stricts du club. Cest dailleurs ce qui gênait le plus Sylvain Armand, dimanche matin au Camp des Loges. « áa fait malheureusement partie du football et du PSG. Cest pour ça que nous en parlons tous en étant désolés car ça ternit une soirée où nous aurions pu avoir des sourires un peu plus marqués. Nous navions pas besoin de ça. Mais des choses comme ça arrivent, nous y sommes habitués ici », déplorait le latéral parisien, qui reconnaissait navoir pris connaissance de cette banderole que longtemps après le match. « Nous navions pas vu ça, mais nous nous apercevons à force de revoir les images et den parler que ce sont vraiment des choses inutiles et stupides. »
Rothen accroché à son trophée
Un peu plus tard, en conférence de presse, Jérôme Rothen partageait bien évidemment le sentiment de son partenaire du couloir gauche. « Il faut arrêter avec ces banderoles, elles nont pas à être là. » Mais si Armand faisait preuve de compréhension par rapport à la colère du camp lensois (« Ils ont raison car cest inadmissible de voir des choses comme ça dans les stades, donc on peut tout à fait se mettre de leur côté et cest normal que le président Cayzac ait fait ses excuses »), Rothen lui nen démordait pas. Pour lancien Monégasque, il est presque autant inadmissible de voir les Lensois masquer leur défaite derrière cette affaire de banderole. « Sil faut se trouver des excuses quand on perd une finale¦ Le club nest pour rien sur les banderoles qui sont mises par les supporters. Je trouve ça grave que certains dirigeants ne parlent que de ça au lieu de parler dune défaite qui a eu lieu sur le terrain. Lessentiel est que cette Coupe de la Ligue 2008 soit chez nous et pas autre part. »
Et ne comptez pas sur Jérôme Rothen, à lorigine du premier but samedi, pour lâcher son trophée. « La Coupe est là et restera là », clame linternational français, lassé de voir des clubs sanctionnés sportivement pour des affaires qui ne les concernent pas directement et quils ne peuvent pas maîtriser. « Nous ne pouvons pas nous battre contre des gens qui tiennent ce genre de propos. Nous, nous faisons notre job sur le terrain. » Cest dailleurs pour cette raison que Rothen, jamais le dernier à simproviser porte-parole quand lheure est grave, ne veut même pas entendre parler dune sanction autre que financière. « Il ne faut pas tomber dans lexagération, nous, nous ne sommes pour rien dans ces banderoles. Si une sanction financière peut faire réfléchir les dirigeants et permettre de trouver les armes pour se battre contre ces banderoles peut-être, mais je trouve ridicule et grave de sanctionner sportivement un club pour ça. Nous avons tous trouvé catastrophique par exemple de retirer un point à Metz. » Aussi impardonnable soit cette banderole, il y a très peu de chances que les Parisiens subissent le même sort que les Messins. Fort heureusement.