Certaines rencontres rentrent dans l’histoire de par leur indécision, leur suspense quant au score final. D’autres par le spectacle et le nombre de buts inscrits. C’est dans cette seconde catégorie que rentre sans aucun doute cette rencontre de Champions League entre le PSG et Rosenborg, datée du 24 octobre 2000.
Après avoir terminé l’exercice 1999-2000 à la deuxième place en championnat, le PSG se qualifie directement pour la phase de groupes en Champions League. En cette nouvelle saison, le club présidé par Laurent Perpère est ambitieux. La « génération banlieue », symbolisée par les Anelka, Dalmat et autre Luccin, débarque à Paris. Le début du renouveau, pense-t-on. Jusqu’à cette soirée européenne, c’est presque une réalité. Même si les « Rouge et Bleu » peinent à trouver leurs marques loin de leurs bases, ils sont intraitables au Parc, en championnat comme en Europe.
En ce 24 octobre, le PSG accueille donc les Scandinaves du Rosenborg Trondheim. Cette rencontre automnale rentre dans un contexte particulier, car les Franciliens se sont inclinés lourdement (3-1) en Norvège, lors du match aller. Les joueurs de Bergeroo ont donc l’obligation de faire un très bon résultat contre ce concurrent direct à l’accession en deuxième phase de groupes.
Les meilleurs éléments de l’équipe du moment sont à disposition de l’entraîneur. En plus des 3 recrues « star », Laurent Robert est aligné sur l’aile gauche, Déhu est au milieu de terrain, et le capitaine et défenseur central se nomme Rabesandratana.
Les Parisiens entament cette rencontre tambour battant. Ils se procurent immédiatement de réelles occasions notamment par Dalmat, dont le tir est contré par son coéquipier Christian, puis Anelka, idéalement lancé, mais qui vient butter sur le gardien adverse. La délivrance arrive à la 16ème minute. Sur un coup franc obtenu par l’avant-centre français et que Robert se charge de tirer, le ballon est marqué envoyé dans ses propres filets par Basma, mis sous pression par Déhu.
Le PSG commence alors son festival offensif. Sur un contre emmené par Dalmat, où le milieu de terrain parisien fait parler sa pointe de vitesse, Anelka se retrouve une nouvelle fois en face à face avec le portier norvégien, mais il dévisse cette fois totalement son tir.
Sur l’action suivante, Robert récupère la balle aux 30 mètres, et fait parler sa lourde frappe. Le gardien nordique renvoie le cuir sur Christian, qui lui aussi butte sur le dernier rempart, avant de le tromper sur un troisième tir. 2-0 pour Paris.
Rosenborg profite alors d’une accalmie pour tenter une première incursion dans la surface parisienne. Sorensen est parfaitement lancé dans le dos de la défense centrale française, mais Létizi sort parfaitement dans les pieds de l’attaquant.
Dix minutes avant la pause, et suite à un magnifique une-deux dans la surface norvégienne, Robert sur voit son tir stoppé par un défenseur sur la ligne de but, avant que Nicolas Anelka ne vienne catapulter le ballon au fond des filets. Avec 3 buts d’avance, les Franciliens semblent irrésistibles. Pourtant, en 3 minutes, le match manque de basculer en faveur des visiteurs. George inscrit un doublé dans la foulée du 3ème but parisien, et permet à son équipe de reprendre une option sur la qualification pour le tour suivant.
Ce sont finalement les sociétaires du Parc des Princes qui ont le dernier mot de cette folle première période. Robert, encore lui, est trouvé sur le côté gauche de la surface adverse dans les arrêtes de jeu. Il parvient à déborder son vis-à-vis, et à trouver Peter Luccin seul au second poteau, qui n’a plus qu’à pousser le ballon de la tête. La mi-temps est sifflée sur le score de 4-2 en faveur du PSG. Le spectacle est au rendez-vous au Parc.
Dès le retour des vestiaires, les Parisiens se ruent à nouveau sur le but scandinave. Christian est trouvé sur l’aile droite dans la profondeur par Algérino. Le Brésilien centre fort devant le but. Anelka surgit, en mettant son pied en opposition, mais trouve cette fois le poteau.
Le match perd alors progressivement en intensité. Les Parisiens ne trouvent plus les solutions en attaque. Philippe Bergeroo décide alors de lancer Laurent Leroy à 20 minutes de la fin, en lieu et place de Christian. Il ne lui faut que quelques minutes pour se mettre en évidence. Bien trouvé dans la profondeur, il parvient à tromper le gardien norvégien d’une balle piquée parfaitement ajustée. Avec 3 buts d’écart, la balle est maintenant dans le camp parisien pour la qualification directe.
Quelques minutes plus tard, Dalmat parvient à marquer un nouveau but, qui est immédiatement et logiquement invalidé par l’arbitre, pour un passage en force. Cela n’arrête toujours pas les « Rouge et Bleu ». 3 minutes avant la fin du temps réglementaire, l’intenable Robert centre depuis l’aile gauche pour Leroy, qui est accroché dans la surface de réparation. Penalty. Robert se charge du tir au but pour le 6ème but parisien.
Les Norvégiens ne sont pas abattus. La minute suivante, Létizi est miraculeusement sauvé par son montant sur une tête adverse. Mais sur une ultime balle en profondeur de Déhu, Anelka, à toutes enjambées, profite du laxisme adverse dans les arrêtes de jeu pour marquer le but du 7-2 d’un tir parfaitement croisé. C’est la folie dans les tribunes. Les spectateurs du Parc sont comblés.
Le coup de sifflet final retentit alors. Les Parisiens se qualifient alors pour la phase suivante, avant même de jouer leur dernier match.
Les joueurs de la Capitale se feront éliminer lors de la seconde phase de poules, avec notamment une incroyable défaite à La Corogne, et termineront le championnat à une médiocre 9ème place. Bergeroo sera d’ailleurs débarqué en pleine saison, pour faire place au retour sur le banc de Luis Fernandez.
En cette soirée du 24 octobre 2000, ce score est historique, puisque c’est la toute première fois que le club de la capitale inscrit plus de 5 buts lors d’un même match de Coupe d’Europe. Mais pas la dernière…