Deuxième Partie de notre portrait sur Marco Verratti intitulé : "Verratti 21 ans, taulier et Père de famille" (Il nous parle de sa vie privé, sa femme Laura, ses gouts, ses amis, ses nombreux cartons….)
Marco, les Arbitres et les Cartons ! Des défauts qui polluent souvent son jeu et qu’il doit gommer impérativement pour ne pas handicaper son équipe. Son talent est évident et ne fait aucun doute mais il est encore à l'état brut. Les quatorze avertissements de la saison précédente témoignent à la fois de certaines fautes grossières et maladroites et d’une fâcheuse tendance à haranguer les arbitres. On se rappelle de son carton rouge à Evian et la soufflante que lui a mis Carlo Ancelotti : « Il m’insulte en italien. À la fin de la première mi-temps, le Mister m’avait dit : "Marco, tu restes tranquille sinon je te fous dehors!" Je l’avais supplié : "Non, ne me sortez pas! Je promets de ne pas dire un mot." Mais après la pause, trois fois de suite, je suis allé me plaindre auprès de l’arbitre. J’étais fautif, c’était justifié. C’est le plus gros savon qu’on m’ait passé…»
Ou plus récemment son expulsion face à l’Olympiakos en Ligue des Champions le 27 novembre dernier où il simule une douleur au visage après une main volontaire

« Ah ça. C’était très instinctif. Après, on en a ri. Le coach (Laurent Blanc) beaucoup moins. C’est un geste que je n’aurais jamais dû faire. Cette faute a coûté cher car j’ai été expulsé derrière après un second avertissementD’habitude, je ne simule jamais. Ça nuit au spectacle. Mais j’ai eu ce réflexe et je vais faire en sorte que ça n’arrive plus. De là en faire une polémique… Certains ont analysé ça très sérieusement. En Italie, on en rigole. En France, ce n’est pas comme ça. C’est deux cultures différentes… La saison dernière, j’ai reçu beaucoup de cartons (11 en L1). Aujourd’hui, je me tais, je m’améliore, je fais le maximum pour comprendre les arbitres. J’ai bien commencé la saison, je fais beaucoup plus attention et j’espère que ça va continuer. »
21ans, taulier et père de famille ! Bientôt papa, en un an, Marco a bien grandi. Plus de maturité sur le terrain, des performances toujours plus impressionnantes, et côté cœur, une vie bien installée avec sa copine et bientôt, un adorable petit Verratti junior. Dans le JDD, il raconte : « On était en stage en Suède cet été. Ma copine Laura m'a appelé à 7h30, presque en pleurs. J'étais à moitié endormi, je ne comprenais pas. Je lui ai dit : 'Je te rappelle dans une heure'. J'avais l'impression d'être dans un rêve », confie-t-il.
Il en a conscience, son jeune âge peut paraître assez déroutant pour accueillir aujourd'hui un nouveau-né. C'est sans savoir l'amour et l'affection que Marco Verratti porte à sa dulcinée : « À 21 ans, ça n’arrive pas souvent. Mais avec Laura, on se connaît depuis toujours : elle habitait à cent mètres de chez moi. On s’est mis ensemble à seize ans. C’est elle qui a trouvé mon surnom : « Gufetto (petit hibou) ». J’en ai fait un tatouage. On vit ensemble depuis deux ans. Mon garçon va naître ici, on l’a voulu. C’est très important. Je veux en profiter un maximum, le voir grandir jour après jour. Quand je suis arrivé à Paris, je multipliais les allers retours à Pescara. J’en fais beaucoup moins, aucun depuis cet été. Je me suis habitué à la vie parisienne. Je ressens moins le manque. »
Plus qu’un effectif, un groupe d’amis ! Au-delà de leur entente sur le terrain, Marco définit l’équipe du PSG comme un groupe d’amis qui habitent presque tous dans le même quartier. « Nous sommes des amis et c’est essentiel. Si on arrive à l’entraînement avec le sourire parce qu’on est content de voir les autres, on va mieux travailler. Et s’il y a des petits problèmes, nous les réglons vite. Nous ne passons pas nos vies ensemble car on a tous nos familles. Mais on est heureux de se voir. Je passe du temps avec Lavezzi, qui habite près de chez moi. Ensuite avec Thiago Motta, Pastore et Sirigu. Nous organisons des dîners les uns chez les autres. Lavezzi aime nous préparer des grillades. Moi, je fais des pâtes à l'abruzzese. » explique Verratti dans un entretien accordé à la Gazzetta dello Sport.
En effet la plupart des joueurs parisiens (Lavezzi, Sirigu, Cavani, Ménez, Pastore, Verratti…) ont élu domicile à Neuilly-Sur-Seine, pour des raisons plus qu’évidentes : « C’est pratique car on peut aller rapidement au camp des Loges et c’est tout près de Paris. Ce serait dommage d’être à Paris et de ne pas profiter de cette ville. Papus Camara nous a tous conseillés, c’est l’agent immobilier du club », rigole Salvatore Sirigu.
Marco est très proche de Lavezzi, qu’il considère comme l’un de ses meilleurs amis : « Pocho, très généreux. Il a du cœur… Il me fait marrer, Il peut faire n’importe quoi au moment où tu t’y attends le moins! Tirer le nez d’Ibra : on a dit que c’était mon idée, mais c’est lui. C’est un fou, dans le bon sens du terme. Il plaisante tout le temps et, en même temps, il apporte de la sérénité. Pour lui, tout peut être un divertissement. Le sport, ça doit aussi être ça : il faut le faire en souriant… De temps en temps, on a besoin de se laisser aller… Zlatan aussi a un très grand sens de l’humour. Il aime faire l’imbécile. En dehors du terrain, bien sûr. Parfois, à l’entraînement, quand il voit quelqu’un d’un peu nerveux, il sort une bêtise. Ça fait rire tout le monde. Ibra est drôle… sauf pour nos adversaires. J’aime passer du temps avec lui.»
Et le temps libre rime avec « Chez Livio », un restaurent italien pas loin de leur domicile qui est même devenu une sorte de cantine pour eux. Et pour preuve, le 6 janvier, quand ils ont appris le report de leur déplacement à Brest pour les 32es de finale de la Coupe de France, ils ont décidé d’organiser un repas tous ensemble. Et comme on ne change pas les bonnes habitudes, c’est direction « Chez Livio ». Mais ce jour-là, le patron de l’établissement a quand même été surpris de voir débarquer tout l’effectif parisien en tenu du club. A la sortie du repas, la présence d’Ibrahimovic a déclenché des scènes d’hystérie sur le trottoir. « En général, quand les joueurs viennent dîner, cela se passe très bien, mais Ibra est hors catégorie et l’engouement a été énorme », explique un serveur.
Les paillettes et les nuits mouvementées que peut offrir la vie parisienne à un jeune et célèbre sportif constituent un danger mais Verratti s’est délecté de tout cela, il se définit comme étant quelqu’un de très casanier, il raconte : « Mon premier salaire, c’était une prime de 5.000 euros offerte par le président de Pescara (son premier club pro). J’avais provoqué le penalty victorieux. Il avait mis ça dans une enveloppe : je n’avais jamais vu autant d’argent de ma vie. Je me suis acheté des vêtements, j’ai offert des cadeaux à mes amis et on a fait un grand repas le soir. Je ne suis pas du genre à faire des folies. Déjà, je ne suis pas fan de voitures (il n’a pas le permis). Cet été, je suis parti avec ma copine et dix copains. J’avais loué une villa en Espagne. C’était merveilleux. Avec la crise en Italie, tout le monde ne peut pas se permettre de se payer deux semaines de vacances. On ne se voit jamais, j’ai voulu leur offrir ça… »
Ils ont été conquis ! Après avoir connu sa première sélection avec la Nazionale lors d'un match amical d’août 2012 contre l’Angleterre, Verratti en compte quatre aujourd’hui, pour un but. Sa polyvalence, qui permet de l’utiliser en "interno" (milieu avancé près du meneur de jeu), sera un atout non négligeable pour le sélectionneur.
Cesare Prandelli : « J'attends de lui désormais un peu plus de personnalité. Il y a une progression de sa part, pas forcément sur le plan technique car il n'a jamais eu de problème dans ce secteur. Mais il est encore très jeune, il a le temps d'évoluer et il ne faut pas lui mettre trop de pression sur les épaules »
Claude Makelele : « Il est exceptionnel. Quand il est arrivé, je ne le connaissais pas très bien. Dès son premier entraînement, j’ai tout de suite vu qu’il avait du talent… A ce poste, c’est l’avenir. Il deviendra l''un des meilleurs au monde »
Thiago Silva : « En arrivant, je ne connaissais pas Verratti mais Ibra m'a dit «Tu vas voir, il est très fort et il joue comme Pirlo »
Carlo Ancelotti : « Quand je suis arrivé au PSG, j'ai tout de suite vu que Marco Verratti avait d'énormes qualités. Il va devenir un grand champion, j'en suis certain… »
Daniel Riolo : « A Montpellier, Belhanda et Cabella passent pour des vedettes en devenir. Les avis sur eux sont souvent très positifs. Mais sur un terrain, quand en face, on voit Verratti, on se dit que vraiment notre foot à un gros problème de formation. Verratti mange les deux au petit-déj, au déj et au dîner. Gestuelle, vision du jeu, QI, il fait tout mieux. Ce n’est pas encore un cador, mais il est bien au-dessus de deux joueurs dont on a dit chez nous qu’ils le deviendraient… »
Pierre Ménès : « Verratti avait montré des qualités mais aussi des défauts, comme la gourmandise et un mauvais caractère. Il les a gommés. C’est la plus belle trouvaille de Leonardo… »

L’énorme talent de Marco Verratti n’est pas dans sa perfection mais dans toutes ces petites imperfections qui font de lui un footballeur à part, un être exceptionnel et très attachant. Certes, très souvent, le football n’a pas de mémoire mais il a un cœur, et dans celui du Parc, Verratti commence à y graver son nom… Ce n'est qu'illustration quand il affirme : « Paris, C’est une ville splendide et j’aimerais y vivre toute ma vie… »